Le graff et tous les arts graphiques de rue sont sur le devant de la scène, Grand Palais, fondation Cartier, les expositions fleurissent aussi à l'étranger et nos meilleurs artistes français y sont bien représentés. C'est le cas aujourd'hui de Zevs, graffeur anonyme mais réputé depuis les années 90. Connu pour ses éclairs et ses ombres portées nocturnes d'objets et de mobilier urbain. Immortalisé il y a plusieurs années par une rencontre avec Frédéric Taddeï dans une des émissions de Paris Dernières. Un des pionniers en France avec André et Invader de la scène street.

Zevs s'est lancé dans un nouveau projet artistique, la "liquidation" (comprendre et lire liquidation mais en anglais) des logos et autres monogrammes des grandes marques du luxe, Louis Vuitton, Chanel, avec toujours, à mon avis, ce rapport étrange de dégradation, de destruction de l'image, de mortalité. Rien n'est immuable. Oui je ressens encore cette association entre la morbidité, la violence et le luxe. Étrange décalage quand on pense que ces mêmes groupes sont les premiers consommateurs d'art !

Zevs s'exporte. Une exposition lui a été consacrée à Hong-Kong au "Art Statements", pendant laquelle il a produit un projet collectif avec des artisans locaux sur la base des arts traditionnels comme la laque.

Pour Zevs ce détournement est une confrontation entre la répulsion et la beauté, la force et l'allure d'un logo comme celui de Louis Vuitton. Ironie du sort, Zevs a été arrêté pendant qu'il réalisait la "liquidation" d'un logo Chanel sur la façade du "Chater House".

L'art évolue et j'ai toujours autant de mal à me positionner par rapport à l'art contemporain, même si graphiquement et visuellement je peux être sensible à certaines oeuvres. Je me sentirais de toute façon toujours plus proche d'un art figuratif. N'y voyez aucun jugement de valeur  de ma part, mais une simple appréciation personnelle.