Plus les saisons passent et plus je (re)découvre l'âme créative de la maison McQueen que tente avec brio de poursuire Sarah Burton. La tâche ne doit pas être simple, même si elle était aux côtés d'Alexander pendant de nombreuses années. Et cette saison me parle encore plus que les précédentes.

Sarah Burton applique dans sa collection deux choses qui me semblent importantes, elle respecte pour le moment l'esprit du travail d'Alexander mais surtout je ressens une profonde et cohérente identité britannique dans les vêtements proposés. Ce n'est pas italien, ni français, ni américain, ni belge, cela vient d'outre Manche et pas d'ailleurs. Je trouve ça bien de revendiquer un style propre à une origine géographique, je ne suis pas contre le "métissage" des modes loin de moi cette idée, mais cette signature visuelle accentue la force d'une collection. Je sens les reproches des spécialistes arriver !

Avant la disparition d'Alexander McQueen, j'étais déjà intrigué par son approche sombre et organique de la mode, création et créateur sont intimement liés (l'explication est logique), je continue à ressentir ça dans le travail de Sarah. Si l'on regarde en détail, il y a toujours visuellement sur une pièce isolée ou sur une tenue, une blessure, un cicatrice, quelque chose de vivant qui ressort dans la silhouette. Cela me saute aux yeux, remarque j'ai peut être besoin de lunettes ?

Cette noirceur relative n'empêche pas la collection McQueen de l'hiver prochain d'être originale, technique, graphique, élégante et même ultra chic pour certaines pièces et ce même si dans l'absolu, c'est la silhouette de la première photo qui serait la plus proche de mes goûts. J'avais accroché pour la collection de cet été, celle de cet hiver fini de me convaincre, la collection de l'été 2012 finira sans doute de définitivement me convaincre.