Oui l'hiver dernier la collection Dolce & Gabbana, ne parlons plus svp de D&G résolument orientée vers le casual et le sportswear, me plaisait. Pour la saison printemps-été 2012 à venir, elle m'intéresse plus spécifiquement sur des détails que sur son réel pouvoir d'attraction sur moi. Capable du bon comme du très bon, disons que c'est cette fois, c'est moi qui ne suis pas en phase avec les créations de Domenico et Stefano.
Pourtant la partition jouée par les deux créateurs italiens, qui oscillent toujours entre les rivages de l'Atlantique et ceux de la Méditerrannée ont des bons points à leurs actifs. Une masculinité virile et assumée, pas d'éphèbes androgynes mais des hommes, barbus, cachez moi ce hipster latin que je ne saurai voir... un homme, un aventurier, même si il lui manque du bronzage.
Dans les détails relevés cette saison, pas ou peu de blanc, mais du gris sable, ce tissus "résille" avec grosse ou petite maille d'inspiration très militaire (la doublure sur les motifs camouflages), il est utilisé de partout dans la collection, pantalon, short, veste, pull... surprenant. Moins étonnant mais de plus en plus présent ces dernières années, l'arrivée, le retour ou la confirmation c'est selon, de la veste à un bouton déclinée avec des revers de cols très acérés. Et puis la présence légère des accessoires quelques beaux sacs oversize en cuir, en passe de devenir le meilleur ami de l'homme (le sac) moderne.
Le sac, transition parfaite pour basculer sur l'univers féminin Dolce & Gabbana qui me semble en harmonie avec le travail fait pour l'homme. A force de réfléchir à ce problème d'harmonie entre les collections femme et homme j'ai fini par comprendre que j'avais la réponse à ma question. Quand une marque "affiche" sur une campagne de publicité des femmes et des hommes c'est quand même bien parce que "l'univers mode" est proche. Une certaine logique est respectée et même au delà, en terme de stratégie marketing et économique les intérêts sont pour moi nombreux. Je suis le premier à dire qu'il n'y a rien de plus subjectif que l'art et la création, mais dans le cas où les deux entités créatives sont dirigées par des designers avec des divergences créatives fortes, comment assumer dans ce cas l'âme d'une maison ? Ami(e)s professionnels de la mode, j'attends votre réponse.
De mon côté je continue à penser qu'une maison qui fait de la mode femme et homme, ne devrait être "supervisée" que par une seule et même personne, même si il y a je le sais bien, des chefs d'atelier ou des bras droit pour les différentes lignes.
Dolce & Gabbana - Automne/hiver 2011, l'article
© Photos Dolce & Gabbana