L'année a été très riche pour Moynat, plusieurs courts métrage, un renforcement des liens qui unissent la marque avec la théâtre, des nouveautés, des collaborations toujours aussi prestigieuses, l'ouverture à l'automne d'une boutique éphémère aux Galeries Lafayette et un très grand voyage au Japon. Ce voyage lointain était à mon avis une mise en bouche pour l'année 2014, je sais que de très beaux projets sont en prévision... mais je ne vous en dirais pas plus. Pour son exposition japonaise, Moynat n'était pas arrivée les mains vides, elle avait dans ses bagages une étrange malle, ronde comme un macaron !

Pour développer ses nouvelles idées, Ramesh Nair n'hésite pas à faire ressurgir toutes les inspirations et les créations anciennes. Moynat a pendant longtemps été liée au développement du voyage automobile, équipant les toutes premières automobiles avec ses malles. Elle a aussi été proche de la gastronomie française, dans sa précieuse collection Moynat possède une malle cantine de 1925, ancêtre de la malle petit déjeuner du grand chef étoilé Yannick Alléno, ou encore la malle pique-nique de 1907, précurseur de celle équipant le vélo imaginé en 2012... l'automobile et la gastronomie se sont rejointes pour le plus grand plaisir des gourmands.

Depuis longtemps, Ramesh souhaitait rendre hommage à l'un des "monuments" de la pâtisserie française, le macaron, sans doute une révélation lors d'une visite chez le chef Pierre Hermé. C'est de cette rencontre qu'est née l'idée de la Malle Macaron présentée pour la première fois au Japon en novembre 2013 lors de l'exposition dans le grand magasin Isetan Shinjukun à Tokyo.

Grâce aux documents d'époque, vous verrez que cette "Malle Macaron" s'inspire de la malle "Entrepneu" datant des années 1900, un bagage qui pouvait s'arrimer sur la roue de secours à l'arrière de la voiture. Une malle multi fonctions qui aujourd'hui se révèle être une pièce exclusive et d'une rare beauté. Je crois savoir qu'elle a été complexe à mettre au point. Quand on connait la précision et le soin apportés à chaque réalisation, nous n'étions pas loin du "casse tête japonais". Un savoir faire que j'ai approché lors de ma visite dans l'atelier parisien (nous en reparlerons).

Les malles comme celle ci, sont produites au compte goute dans l'atelier de Limoges. Cette "coccinelle", la ressemblance est frappante quand elle s'ouvre, repose sur un moule en sycomore. Tout doit s'aligner et s'ouvrir sans forcer. C'est un métier de précision, un métier d'artisan pour une création artistique. Le cuir est tanné de façon végétale et arbore une teinte Cassis qui évoque le macaron Isaphan de Pierre Hermé. Quand elle déploie ses ailes, la malle dévoile 64 emplacements à macarons. Précieux ou délicieux, ils deviennent de véritables bijoux à croquer. Et les plus gourmands ouvrirons les trois tiroirs où se cachent encore entre 21 et 28 macarons.

J'en serai presque jaloux de nos amis japonais, laissons passer les fêtes et j'espère que nous aurons l'occasion de découvrir cette malle à Paris et peut être après un régime post fêtes, de pouvoir savourer un ou deux macarons ? J'en profite pour vous souhaiter de très bonnes fêtes à tous.

© Moynat et David Atlan